1931, Richard Strauss peine à créer depuis la mort de son ami Hofmannsthal, librettiste incontournable pour ses œuvres musicales, notamment « Le chevalier de la rose ». Sa compagne soprano, Pauline de Ahna lui suggère de travailler avec le célèbre écrivain Stefan Zweig, connu pour son engagement pacifique de l’après-guerre 14/18. Lui, vit en Autriche et voit d’un mauvais œil la montée du nazisme eu égard son représentant extrémiste Hitler. La rencontre entre Strauss et Zweig  va déboucher sur une collaboration fructueuse autour d'un opéra « La femme silencieuse ». Pourtant, deux états d’esprit s’opposent en matière de création. Strauss n’a que faire des régimes politiques qui passent, seule compte l’inspiration musicale qui gomme la réalité. Zweig de part ses origines juives, même s’il n’en fait pas une causerie quotidienne, est très préoccupé par  la montée du nationalisme allemand. Le cas de conscience va-t-il se poser à la nomination de Richard Strauss à la présidence du Reichsmusikkammer (Chambre de musique du Reich) ?

« Collaboration » met en avant la création de deux artistes de renoms en proie à la chape de plomb qui va bientôt tomber sur l’Europe avec la prise de pouvoir d’Hitler. Michel Aumont et Didier Sandre forment magistralement des duellistes amicaux et tragiques à la fois. Christiane Cohendy ajoute à cette partition dramaturgique, un menuet salutaire de résistance.