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CRITIQUE THÉÂTRE CHRONIQUE |
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Inconnu à cette adresse |
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De Kressmann Taylor. Traduction Michèle Lévy-Bram. Mise en scène de Xavier Béja. Lumières de Charly Thicot. Avec Xavier Béja, Guillaume Orsat, François Perrin (violon)
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1932, dans une galerie de peinture à San Francisco Max Eisenstein et Martin Schulse sont émigrés allemands. L'un est juif, l'autre pas. Martin décide de rentrer au pays et loge dans un château à Munich. C'est aussi l'avènement d'Hitler au pouvoir. Max et Martin vont tenir une correspondance car ils sont comme deux frères. Seulement, l'histoire va les séparer au fil des lettres. Max s'inquiète de l'antisémitisme qui se réveille. Martin voit en cette dramaturge un peuple allemand qui relève la tête après quatorze ans de misère et d'humiliation après la défaite de 14-18. Seul Hitler pouvait à ses yeux faire renaître l'espoir. Les hommes changent-ils par idéologie, opportunisme où se font-ils happer par une aliénation collective ?« Inconnu à cette adresse » avait été jouée en 2002, à la Pépinière Opéra. Eric Laugérias (Max) et Matthieu Rozé (Martin) en étaient les comédiens. La mise en scène de Françoise Petit nous mettait face à ces deux comédiens, côte à côte, mais s’ignorant.
Aujourd’hui, Xavier Béjà et Guillaume Orsat sont face à face. Le public est ainsi témoin d’un véritable duel. Le violoniste François Perrin apporte sa touche dramatique à la correspondance entre les deux protagonistes.
« Inconnu à cette adresse » montre les symptômes totalitaires qui gangrènent petit à petit l'amitié entre deux hommes. L'un tentera d'y résister, l'autre s'enfièvrera jusqu'à laisser sombrer des idéaux d'antan. Une intrigue poignante qu'il faut s'affranchir au plus vite. »
Théâtre du Lucernaire 53 rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris. 21h30 du mardi au samedi. 17h le dimanche. Tél : 01 45 44 57 34.
Phil Marso - 25 mars 2006
Lire la chronique de la pièce jouée en 2002 à la Pépinière Opéra avec d'autres comédiens.