Echarpe blanche, porte-cigarette à la main, Pascal Sevran me reçoit non pas dans le huis-clos d'un minuscule bureau à l'étroit, mais non loin de ses collaborateurs. Pascal Sevran n'est pas ma tasse de thé avouons-le, mais il a le mérite d'avoir dépoussiéré les disques de ma grand-mère voire de ma mère afin de les remettre au goût du jour. N'oublions pas "La chance aux chansons" qui vibre tous les jours de la semaine à 15h50 (France 2) grâce aux chansons réalistes et pleine de gaité sans l'amertume du play-back."La chance aux chansons" est-ce le rendez-vous des copains d'abord ?

Pascal Sevran : Si vous me parlez des copains au sens coquin. Non ! Si vous me parlez des amis de la chanson, oui ! Aussi bien du côté des téléspectateurs que du côté des invités. Il y a une compagnie, des gens qui reviennent assister "A la chance aux chansons". Certains artistes au fil des émissions sont devenus des amis. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle ils viennent chanter.

Je faisais référence à Georges Brassens en parlant des "Copains d'abord".

P.S : Mais je l'avais bien compris. Ce sont des amis, mais ils sont là pour leur talent.

Peut-on dire de vous : "J'ai deux amours" la chanson et la télévision ?

P.S : Cela va de pair pour moi, évidemment. J'ai d'abord la chanson dans ma vie depuis très longtemps. Je la connais bien. La télévision m'a permis d'exprimer ce que je connais bien et de montrer aux téléspectateurs ce que j'aime entendre. Il se trouve que les gens qui me regardent partagent mon goût pour la chanson dans sa diversitée.

Quand ont dit... Pascal Sevran c'est la Mistinguett de la rengaine chansonnette et des paillettes. C'est vrai ?

P.S : Qui a dit cà ?

Phil Marso... Mais c'est à prendre au second degrés.

P.S : Jusqu'à preuvre du contraire j'ai mené des revues au Casino de Paris. Mais je préfère que l'on me compare à Maurice Chevallier plutôt qu'à Mistinguett. Les plumes c'est pas pour moi, mais pour les danseuses. J'aime le show, la danse, le music-hall. J'ai effectivement mené une revue après Maurice Chevallier au Casino de Paris, même si je dois garder référence et humilité face à mon grand aîné.

Entretien publié dans l'hebdomadaire  "Média Pub" le 13 février 1997.

Extrait du livre "Les Rencards de Phil Marso" (Editions Megacom-ik - Disponible en librairie)