Locataire depuis trois ans dans l'émission satyrique "Rien à Cirer" sur France Inter, Laurence Boccolini à pour tâche, et sans rature de faire le portrait de l'invité du jour. Un rythme infernal, puisqu'elle officie quatre fois par semaine. Elle vient de publier un livre "Je n'ai rien contre vous personnellement" ( Albin Michel) qui livre ses meilleurs portraits.

Pour ce faire engager dans l'équipe de "Rien à Cirer", faut-il coucher un maximum... des idées sur une feuille de papier ?

Laurence Boccolini : Oh oui ! Oui ! Des idées, oui ! Autrement, le reste, non ! Mon engagement c'est fait d'une façon très bizarre. Je sortais d'Europe 1, avec qui j'avais travaillé pendant cinq ans. Je ne connaissais pas du tout l'émission "Rien à cirer". Une copine m'a emmener l'a voir à France Inter. Laurent Ruquier me connaissait, il m'a dit : "Bonjour ! Qu'est-ce que vous faites ?". Je lui ai répondu : "Rien ! Je suis au chômage". Par politesse, il m'a proposer : "Si vous avez justement quelques idées, couchez-les sur une feuille de papier". On s'est quitté là-dessus. J'ai envoyé un texte. Au bout de deux semaines, il m'a rappelé : "Venez faire un bout d'essai". Cela a été un triomphe, et je collabore à l'émission depuis trois ans. Pour coucher ? Non, cela n'intéresse personne. Après ce qui se passe dans l'équipe... On est tellement nombreux.

Quand vous écrivez un portrait, vous êtes du style "Qui aime, châtie bien" ou "Crache ton venin" ?

Jamais crache ton venin ! Etre méchant c'est ce qu'il y a de plus facile. La facilité cela ne m'intéresse pas. Dans les invités, il y a des amis. Là, c'est plus dur pour faire le portrait, un peu satyrique d'un copain, qui vous en veux beaucoup, après. Qui aime, châtie bien c'est plus mon style.

Non ! Cela dépend de l'homme. Mais je n'ai pas d'admiration, d'atome crochue particulier pour une célébrité. Homme, femme cela n'a aucune importance pour moi. Si c'est un Chipendel, je serais peut-être indulgente. C'est pas sûr car il faudrait que je fasse semblant d'être méchante.

Il accepte beaucoup moins bien qu'une femme les attaques, que l'invité soit homme, femme. Les femmes trouvent en moi au départ, une copine. Elle se retrouve tout d'un coup face un texte un peu dur. Les hommes ont une certaine tendresse et si cela se passe mal, ils n'ont aucune envie de me coincer dans un ascenseur. Toute façon, je fais des arts martiaux. Richard Gere peut essayer. Demis Roussos n'a aucune chance.

Entretien publié dans  "100 Blagues" 1994.

Extrait du livre "Les Rencards de Phil Marso" (Editions Megacom-ik - Disponible en librairie)