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Stéphane Rousseau

 

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Stéphane Rousseau au Bataclan (Paris) pour un nouveau one man show

«Un show à l'Américaine, c'est de la bomb'»

19h, Bd Voltaire, les voitures sont inexistantes pour cause de manifestation contre la guerre en Afghanistan. 5000 personnes défilent en silence. Je déboule dans la loge du Bataclan. Stéphane Rousseau tee-shirt kaki et tatouage imposant aux deux bras me propose une tasse de thé.

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D'ordinaire les comiques francophones rentrent en France seuls au monde. Avez-vous profité de votre arrivée ici pour faire rentrer clandestinement un groupe de musiciens québécois ?

Stéphane Rousseau : Effectivement, j'y ai pensé de prendre des musiciens français. Peut-être cela se fera dans le futur. Le spectacle "Vous fait l'humour" a été rodé pendant deux ans. Il a été crée avec les musiciens qui sont sur scène avec moi. Il a été écrit en même temps que la musique en studio. Je ne voulais pas leur donner une commande. Je voulais qu'il y ait une homogénéité afin qu'ils viennent ponctuer les textes, s'amuser et improviser. Cet ensemble a fait le secret du spectacle. On sent que les musiciens sont à leur place sans déborder sur moi. Il y a un écran où l'on diffuse du trash vidéo. L'équipe qui m'entoure sur scène était flattée de continuer l'aventure outre-atlantique.

Si on dit de vous que vous êtes un beau gosse, est-ce que quelque part je rentre dans votre intimité ?

S.R : Ecoute, je sais pas. Les goûts ne sont pas discutés. Ce n'est pas forcément bien d'avoir une belle gueule quand on fait de l'humour. Personnellement je m'en sers pour parodier des mannequins, des chanteurs beaux gosses. Les humoristes qui ont de sales tronches s'en servent aussi.

Les gosses c'est une expression particulière au Québec ?

S.R : Oui ! On parle de couilles, de coucougnettes ici pour être poli. Je dis dans mon spectacle : " J'ai été surpris quand un chauffeur de taxi me confiait qu'il embrassait ses gosses avant de partir au travail. "Au départ, je le trouvais souple le mec.

Votre entrée est une satire des Chippendales. Malgré tout vous exhibez un corps de mousse, style culturiste. Et ça marche ! Est-ce l'accomplissement d'un fantasme ou simplement prétexte à chauffer les filles ?

S.R : C'est un peu des deux. Remarque, je n'ai jamais voulu être bâti comme ça. C'est en regardant des magazines de culturistes où il y a des photos de gars d'épée au couteau. Je ne sais pas si vous avez cette expression en France pour dire ça. J'ai défié ma costumière pour qu'elle me fasse un costume de culturiste. L'idée l'a allumée. Je voulais l'intégrale : le sexe, les fesses… On l'a essayé lors d'une TV québecquoise. L'effet a été très fort. Quand on me voit de loin, on croit que c'est mon corps. J'ai ouvert mon spectacle à Montreux (Suisse) avec ce déguisement. Certaines personnes dans le public pensaient que j'étais baraqué comme ça. Surtout, quinze minutes s'écoulaient avant de me déshabiller complètement.

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Votre spectacle s'intitule "Stéphane Rousseau vous fait l'humour". D'ordinaire un one man show c'est dépouillé. Le comédien est nu face au public. Vous, vous avez préféré mettre le paquet sur les préliminaires : musique, écran géant, animation en 3 D. Est-ce une façon de vous démarquer pour mieux séduire le public d'un soir ?

S.R : Ecoute ! J'ai fait longtemps des spectacles dénudés faute de moyens puisque je suis dans le métier depuis vingt-deux ans. J'avais toujours un sac sur scène où je me trimballais mes accessoires. J'ai toujours pensé mettre le paquet le jour où j'aurais les moyens. J'ai été élevé à l'américaine. Ma mère est décédée quand j'étais très jeune. Ma grand-mère anglophone m'a élevé. Elle me faisait toujours regarder des show TV avec un grand déploiement. Chez nous on n'en avait pas, un peu comme ici.

Pascal Brunner a mis sur scène lors de son passage à la Comédie Caumartin son groupe de musiciens qui l'accompagnait dans l'émission "Fa Si La Chanter".

S.R : Il y avait aussi chez nous des vieux de la vieille comme Yvon Deschamps qui avait des musiciens sur scène. Mais moi, je voulais m'en servir différemment sur scène.

En France, on vous découvre. Ce n'est donc pas votre premier spectacle ayant cette approche scénique.

S.R. : Non ! C'est mon quatrième spectacle. J'en ai fait un pendant dix en semi-professionnel qui tournait dans les cabarets.

Vous faisiez une série de sketches. Un sketche, Noir ! Un sketch, Noir ! Il n'y avait pas de file conducteur entre eux.

S.R : Non ! Je faisais surtout des tableaux. Les autres spectacles étaient plutôt détachés de moi. Ce sont des personnages fictifs. J'avais néanmoins créé Mme Jigger  qui est une Tatie Danièle en plus sympathique qui était une marionnette. Cela a fait un tabac notamment dans une émission de radio. Je l'amenais sur scène et je pouvais traiter de la vieillesse d'une femme. Sujet que je n'aurais pas pu aborder en tant qu'homme. Je ne parlais pas de ma vie privée. Maintenant, je le fais grâce à mon metteur en scène Denis Bouchard. Il m'a dit : " Quand tu vas parler de toi. Tu vas te lasser moins vite. " Alors, qu'avant au bout de trente représentations, je passais à autre chose.

Votre spectacle tourne sur la hantise de franchir la trentaine. Saviez-vous qu'en France on est jeune jusqu'à 25 ans. Les plans jeunes c'est toujours de 16-25 ans. Au Québec le sirop d'érable serait-il signe de jeunesse jusqu'à la trentaine ?

S.R : Peut-être, élixir de jeunesse. J'ai jamais voulu vieillir. J'ai toujours été un petit cul dans l'âme. Aujourd'hui, je m'aperçois que c'est possible de rester jeune. C'est certain que je n'ai plus 20 ans. Mais je me sens mieux aujourd'hui qu'à cet âge. Quand je regarde mon père à 35 ans, il avait l'air d'un monsieur. Il ne portait pas des vêtements, une coiffure, une attitude que j'ai aujourd'hui.

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A 20 ans on a la fraîcheur. A 30 ans, on essaye de la garder.

S.R : Je suis quelqu'un de réfléchi. Il ne faut pas se fier aux apparences, c'est le titre d'un de mes premiers spectacles.

Dans l'un de vos sketches vous démontrez que l'homme du 3ème millénaire développe son côté féminin. La virilité au Québec n'est plus de cogner sur des bûches et de ramener une peau de bête à la maison alors ?

S.R : Ouais ça  a changé ! C'est surtout la femme qui a évolué. Elle nous a fait changer malgré nous. Je ne pense pas que pour nous les hommes c'est un choix. Les mecs étaient maître du monde, situation qui nous convenait bien. Jusqu'au moment où les femmes ont voulu s'assumer davantage. Au Canada, on retrouve les femmes dans tous les corps de métier. On était assez avant-gardiste. Mes employeurs étaient des femmes quand je travaillais à la radio. Je me suis senti toujours très à l'aise avec les femmes. Etant gosse, je me retrouvais plus dans la cuisine que dans le salon avec les mecs. Entouré de tantes, de mamies je les faisais rire. En contrepartie, j'étais choyé, elles me faisaient des gâteaux. J'aime bien les gars aussi pour certaine chose : Aller à la pêche, parler de foot. Je me confie plus aux femmes qu'aux hommes. J'ai prévenu ma fiancée dès le départ : je serais ton homme, mais t'inquiète pas si je vais me confier ailleurs, auprès de femmes.

Vous développez l'homme idéal dans l'un de vos sketchs. Il y a notamment le timide anglophone. Ce passage fait beaucoup penser à Jerry Lewis dans "Le Tombeur de ces dames". Est-ce un clin d'œil ?

S.R : Pas consciemment ! Effectivement, c'est une de mes grandes influences. Quand j'étais môme, j'aimais cet humour clownesque avec beaucoup de grimaces et timide à la fois. J'étais clown à mon jeune âge.

Euh… Vous êtes encore jeune.

S.R : Ah oui ! (Rires !). Je faisais du jonglage. J'ai été approché par le monde du cirque. J'aimais le jeu physique.

L'avantage de cette forme d'humour c'est visuel donc universel.

S.R : Ouais ! Chez nous dans le contexte anglais français cela a toujours été un personnage qui prenait un sens politique : l'anglophone qui veut se faire aimer des français. C'est le personnage timide qui essaye de draguer sa copine et qui en devient maladroit. J'ai beaucoup de plaisir à jouer ce personnage dans mon spectacle. C'est le prétexte de rire de moi, de grimacer.

A l'extrême, il y a le latino lover qui vous fait butiner dans le public pour trouver la perle rare. Puisque vous faites monter sur scène chaque soir une femme. Vous est-il arrivé un soir de tomber sur des laiderons au point de chercher longtemps ?

S.R : Ecoute, non ! Cela m'arrive de ne pas trouver le casting parfait. J'hésite avec les mineurs de 15 ans car mon "Latino Lover" va très loin. Alors que ces jeunes filles sont plus enthousiastes à monter sur scène. Il ne faut pas être trop âgé non plus. Ici, à Paris je n'ai eu aucun problème. Une fois, une femme de 50 ans est venue. J'ai hésité. D'habitude, je vais pas en dessous de 35 ans. Elle était très élégante. C'était magique. Elle me courait après. Les rôles se sont inversés. Les filles belles ne veulent pas trop bouger, être sur leur meilleur profil.

Est-ce qu'une fois ça a débordé ?

S.R : Ouais ! Un soir, il y avait un groupe de dix filles devant moi. Elles étaient sorties ensemble, picolaient. Pendant le spectacle ce groupe était assez bruyant. J'ai choisi l'une d'entre-elles.

L'erreur !

S.R : Oui ! Elle avait bu. Elle n'était plus gênée. Elle levait son chandail. La fille essayait de me prendre à des endroits que je ne voulais pas sur scène. Cela a été très lourd !

On dit que le coup de la panne ça marche. Et le coup de la scène pour vous aussi ?

S.R : Ah oui ! Cela pourrait marcher effectivement.

Euh… Je ne voudrais vous fâcher avec votre fiancée.

S.R : Maintenant, je choisis des femmes qui sont prêtes à monter sur scène. Parfois, je tombe sur des comédiennes qui veulent se montrer.

Vous n'êtes pas tombé sur des maris jaloux ?

S.R. : Des fois je jette un coup d'œil avec quel mec, elle est assise à côté.

On est des latins, ici !

S.R.: Oui, le genre sanguin. Je m'arrange toujours pour aller vers des filles ensemble. Quand je vois que le mec n'est pas très décidé, j'insiste pas. S'il est trop tard et que le mec me regarde, je vais ajuster mon tir. Je n'irais pas trop loin.

Ajuster son tir c'est ambigu.

S.R : Oui ! (Rires !)

Votre prestation sur scène fait penser à un show à l'américaine. Nous sommes plus habitués en France à voir une série de sketches avec plus ou moins un fil conducteur. Je regrette un peu que vous n'ayiez pas assez de contenu textuel. Vous ne seriez pas du genre l'humour en quatrième vitesse ?

S.R. : Ici, on a enlevé une demi-heure de texte.

Ah, c'est dommage !

S.R. : C'est simplement que certains de mes sketches sont inadaptables. Je pense néanmoins en rajouter d'ici la fin.

Je trouve qu'il y a peu de texte dans "Vous fait l'humour".

S.R : Oui, c'est clair !

Malgré la grosse machine derrière, le peu de texte tonifie le spectacle. J'avoue que je n'ai pas été assez rassasié sur ce plan là.

S.R. : Au départ on voulait jouer sur le côté chant, déhanchement.

Justement, on se demande si Stéphane Rousseau ne va pas nous propulser dans un concert pop rock.

S.R. : On a mis beaucoup de temps à adapter. Ce spectacle ne serait pas forcément compris au Québec.

N'est-ce pas non plus une façon de montrer vos différentes facettes de comédien ?

S.R. : On ne voulait pas mettre de la poudre aux yeux. Mais notre ambition était que ce spectacle soit rythmé. J'ai trois shows de deux heures à la maison. J'en ai du matériel. Certains textes traitent de la politique locale que personne ne comprendrait ici. Je n'aime pas revenir sur le passé. On est là pour 45 soirs.

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Le Canada est un pays de 16 millions d'habitants avec un vaste territoire. Inconnu du public français, vous débarquez au Bataclan. Ici, on peut dire que c'est audacieux. N'auriez-vous pas le syndrome de votre pays : J'arrive ! Et je m'étends…

S.R. : C'est très audacieux surtout en temps de guerre (rire !). On ne pouvait pas savoir. J'ai fait très peu de télévision française. Stéphane Rousseau, personne ne connaît. Chez nous, on joue devant 2 et 5000 personnes pendant cinquante soirs à Montréal. On s'est habitué à jouer dans ces conditions.

On sent qu'il y a une machine de guerre bien rodée.

S.R. : J'ai 35 ans, je suis installé confortablement dans mon pays. J'ai une très belle carrière. Repartir à zéro, tout seul dans un café-théâtre de cent places, serait pour moi très difficile à vivre ça. Quand on a 25 ans, on peut se permettre de rester une année dans une petite salle et d'en conquérir de plus grandes plus tard. A 35 ans, les années passent vite.

C'est peut-être le rêve de tout québécois de percer en France. Est-ce le passage obligé ?

S.R : Non ! On peut bien gagner toute sa vie en restant chez soi. J'ai jamais eu à me plaindre. J'ai fait deux cents représentations par an. J'étais "Morning Man" dans une station radio N°1 pendant cinq ans.C'est un défi personnel de faire rire d'autres francophones en venant à Paris. C'est un bon test pour savoir si mon spectacle est strictement québécois.

Vous jouez beaucoup avec le public. Il y a même une caméra qui vous suit en dehors de la scène afin de tout retransmettre sur le grand écran. Ce plus vous a-t-il été inspiré de la mode des webcam ?

S.R. : Ecoute ! Ce n'est pas moi qui ai eu le flash.

Au Canada, vous êtes très en pointe au niveau Internet, webcam.

S.R. : Quand j'allais dans le public danser auprès d'une femme, l'entourage immédiat se bidonnait. Seulement, les personnes au bout du cinquième rang ne voyaient rien. La personne interpellée est souvent mal à l'aise, situation qui prête à rire. Le fait de retransmettre la scène sur grand écran provoque le rire dans la salle. Les gens aiment aussi se voir sur le grand écran.

Les dessins en 3 D sur le grand écran sont de vous ?

S.R. : Non ! J'ai fait appel à deux personnes habituées à utiliser cette animation dans les concerts rock, nouvelle tendance. Je me suis dit ça serait intéressant de l'insérer dans un spectacle d'humour.

L'intérêt du "Trash vidéo" c'est d'amener les jeunes générations habituées à cette manifestation visuelle à pousser la porte pour aller voir un spectacle comique. Un simple one man show les attire moins.

S.R. : J'aime beaucoup les nouvelles tendances au niveau de la mode, de la musique et du cinéma. Je souhaitais que "Vous fait l'humour" soit 2001, actuel. L'humour doit bouger, prendre d'autres formes.

Dans votre dossier de presse on note la participation de Pascal Légitimus concernant la traduction. Vous a-t-il parlé en créole pour faire la jonction entre le parler québécois et le français ?

S.R : Pour qui mon pays n'a point, pour qui mon quitté, pour qu'on parle da le (traduction approximative). Pascal Légitimus c'était le bon gars. Il connaît bien le Québec. L'important c'est la traduction. Chez nous fait beaucoup d'erreur de français.

Pourtant au Québec on trouve que l'on parle de moins en moins français.

S.R. : Notre français est différent du vôtre ou le contraire. Je dis dans le spectacle : " L'homme a un problème de communication, mais on veut pas en parler. ". Personne riait. Pascal me conseille de traduire par : " L'homme à un problème de communication, mais il ne veut pas en parler. " Chez nous, le on et le il, ne change rien. On se comprend très bien.

Site de Stéphane Rousseau.

Phil Marso (Mardi 16   octobre 2001)

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© MEGACOM-IK & Phil Marso / 2001 - Si vous détectez des fautes d'orthographes dans cette interview, veuillez prévenir l'auteur Phil Marso.Merci d'avance !